Sunday, April 15, 2012

Les Mayas ne l'ont pas dit




"Today we live in hard times, not end times"

- Jon Stewart



En cette année 2012, on assiste à une ridicule prolifération de supposées prophéties à la gomme selon lesquelles le monde se terminera en décembre. Inutile de rappeler que l'apocalypse n'est pas arrivée le 31 décembre 1999 et que le bogue de l'an 2000 a été largement exagéré - probablement pour permettre aux sous-traitants en informatique d'obtenir des contrats gouvernementaux. Que s'est-il produit le 11 novembre 2011, le fameux 11-11-11? Absolument rien qui vaut l'attention de qui que ce soit. Bon, il y a un mauvais film qui a été lancé ce jour-là, mais c'est loin d'être une catastrophe égale à l'annihilation humaine de l'espèce humaine. Suis-je fatigué d'entendre une idiote dire, chaque fois, qu'il y a une inondation, que «Nostradamus l'a dit de ne pas se construire près des rivières» ? Oui, surtout que c'est l'évidence même que les gens qui se construisent une maison près des terres inondables, comme la rive d'un cours d'eau, risque d'être inondés: pas besoin de prophétie poussiéreuse quand le rasoir d'Ockham suffit. «Plus grand est le mensonge, plus promptement il est accepté», et les gens désespérés sont prêts à croire n'importe quoi.



Des dindes, des poules et des renards


C'est tellement plus simple de croire en une prophétie: pas besoin de se responsabiliser, les événements se dérouleront tels que prévus par un quelconque plan divin! Quel fatalisme. Et, en plus, quand on est au bas de l'échelle, pas besoin de grand-chose pour faire partie d'un club sélect, parce que ceux qui croient à la prophétie, en nageant dans le sens contraire du sens commun de la majorité de la population, se sentent «élus» dans leur délusion. Eux, ils le savent. Croire en une prophétie ne demande pas d'études, ni d'effort, vu qu'il suffit de croire à ce délire. Alors, d'un coup, ils suspendent leur sens critique et c'est le monde à l'envers: si la science et la pensée rationelle mettent en doute l'avénement de la prophétie, alors ceux-ci ne sont pas «crédibles» et on se met à donner de la valeur à n'importe quoi, comme des médecines douces douteuses, des histoires d'extra-terrestres ayant initiés les êtres humains durant la préhistoires, des pyramides d'énergies, des croyances à une Terre creuse, le Grand Complot mondial des Illuminatis et autres clichés ésotériques. En principe, des affirmations exceptionnelles demandent des preuves exceptionnelles, mais pour le croyant, ce simple mécanisme de logique semble défaillant.


Aux «suiveux» qui se cherchent une identité et une certaine sécurité, on conjugue ceux qui alimentent le mouvement, consciemment ou non. Parmi les «inconscients», il y a des gens qui se persuadent eux-mêmes d'avoir eu des supposées visions de l'apocalypse en rêve... grosse preuve. Bon, soyons clair, si une personne a un intérêt concernant un sujet, par exemple le camping, les probabilités que celle-ci rêve d'une balade en forêt sont plus fortes, et dans le cas échéant d'un individu ayant une obsession sur l'apocalypse, c'est inévitable qu'il puisse avoir ce genre de séquence onirique, surtout que l'industrie du cinéma d'Hollywood, en manque de scénario mais disposant d'effets spéciaux, trouve que les films de désastres sont une bonne source de revenus vue la vaste quantité de poissons prêts à mordre à l'hameçon. Évidemment, l'inconscient filtrera de son esprit la possibilité que la vision en question n'est que fruit de son imagination. S'il voit une catastrophe aux nouvelles, il dira qu'il l'avait déjà vu en songes... tout en oubliant que les actualités présentent rarement des reportages concernant des trains qui arrivent à l'heure, mais une routine de séquences d'accidents de la route et de désastres naturels pour susciter une réaction émotive du public, ce qui peut donner l'impression de déjà vu. Aucun pouvoir surnaturel de prémonition, seulement une personne naïve qui tente de se donner de l'importance ou tente d'utiliser une don imaginaire comme béquille.


Tout de même, l'inconscient pense agir de bonne foi, telle la poule qui croyait que le ciel lui était tombé sur la tête, alors que le manipulateur conscient profite de la situation, tel le renard du même conte. Certains de ces renards se limitent à vendre des livres à compte d'auteur, alors que d'autres s'improvisent gourous. Le phénomène des sectes est bien connu, et il est inutile de reparler d'âneries dangereuses comme l'Ordre du Temple Solaire. Mais d'autres types de renards rôdent d'une manière plus subtile, profitant la situation indirectement.


[à compléter]