Saturday, February 12, 2011

On est tous dans le même bateau


Dans L'Illusion Tranquille,  un film d'agitprop conservatrice destinée à promouvoir le délire collectif qu'allait devenir le Réseau Liberté-Québec (RLQ), on présente de nombreuses thèses farfelues (e.g.: on oppose les milliards contenus dans les paradis fiscaux aux millions présumés dans les «paradis syndicaux»), dont celle selon laquelle la sociale-démocratie a remplacé le catholicisme comme doctrine et agit comme la «nouvelle religion» du Québec (malgré le virage à droite manifesté par trois mandats successifs du PLQ et deux mandats du PC) et les syndicats comme étant son «clergé». Mais dans le monde réel, la nouvelle religion du Québec, c'est l'économie: la «communion» se pratique sous forme de profits et de retombées économiques, de prêts et de subventions, sa liturgie est une liste d'indices boursiers, ses «missionaires» sont les médias qui propagent la bonne nouvelle, et son «clergé» est composé des  «prêtres», c'est-à-dire les différents analystes, gens d'affaires, institutions financières comme le TSX et l'Autorité des Marchés Financiers (AMC), ainsi que les «monastères» que sont les divers think tanks, peu importe la tendance idéologique (Fraser Institute, Conference Board of Canada, Chaire d'études socio-économiques de l'UQAM (CESE), Institut économique de Montréal (IEDM)).  Même les personnages bibliques ont été remplacés par la finance, Vincent Lacroix et Bernard Madoff étant de nouvelles incarnations de Judas Iscariote, et Average Joe se substituant à David contre le «Goliath» du Big Government. Et les hérétiques? Les communistes, les hippies et les anarchistes de salon, évidemement! Plutôt que d'en être le principal rouage du système qui dicte la conduite aux autres, les syndicats ne sont qu'un des différents agents économiques évoluant dans ce paradigme, et ont de plus un rôle modeste (surtout quand on compare le miltantisme syndical québécois avec celui de la France). Bref, en Occident, l'économie est la nouvelle religion, indépendamment de nos alignements politiques, qu'on soit à gauche ou à droite, fédéraliste ou souverainiste, ou tout simplement confus devant le déluge de chiffres contradictoires.


Depuis 2008, l'économie n'est pas à son meilleur. On se demande pourquoi, et quoi faire pour améliorer la situation actuelle. Certains s'interrogent, d'autres cherchent des boucs-émissaires, comme le fait le RLQ à l'égard des syndicats. Plus à gauche, des groupes comme le mouvement Zeitgeist (on devrait plutôt dire Poltergeist, car ce mouvement fait beaucoup de bruit, mais n'amène aucun résultat visible) et (évidemment) les hippies, considèrent l'argent de sources de tous les maux et proposent un scénario de société sans monnaie. Plutôt que de leur rappeler l'échec monumental de ce genre de projet avec l'exemple de Pol Pot au Cambodge ou les résultats d'une intéressante expérience en primatologie, j'ai opté de réfléchir sur les implications  concrètes d'une société sans monnaie, en ayant recours à des contraintes artificielles pour comprendre sur une base individuelle chacun des mécanismes de base d'une économie.


Scénario: les naufragés de l'an 1600


Hiver 1600. Un bateau quitte la Bretagne pour aller coloniser des «terres mystérieuses» de l'autre côté de l'Atlantique. Une tempête secoue le navire, et il échoue sur une terre inconnue. L'épave ne peut être réparée (contrainte 1) et comme ses terres ne figurent sur aucune carte, il n'y a pas de secours possible (contrainte 2): donc le système est fermé. Le coffre au trésor est tombé par-dessus bord, il n'y a donc pas de monnaie (contrainte 3); le capitaine et les officiers sont tous morts (contrainte 3), il ne reste que 100 survivants (50 hommes et 50 femmes ayant tous 20 ans), ayant des compétences de base similaires (contrainte 4). La technologie est celle de 1600 (contrainte 5) et il n'y a aucune possibilité (dans l'immédiat) de recherche et de développement (contrainte 6).


Arrivés sur une terre inconnue, sur laquelle il n'y a personne d'autre, les survivants peuvent se réfugier dans l'épave échouée comme refuge. C'est janvier, la neige couvre le sol abondamment, ce qui limite le mouvement (impossibilité de développer des raquettes selon contrainte 5) et les vêtements sont inadéquats pour résister au froid. Au mieux, une personne peut travailler 4 heures à l'extérieur, soit un total combiné de 400 heures/jour. L'épave ne peut être réparée et personne ne sait construire de navire. Personne ne sait chasser et n'est capable de l'apprendre, et de toute façon, il n'y a pas de gibier (contrainte 7). Tout les survivants sont de bonne foi (contraints à survivre en travaillant ensemble par les conditions climatiques excessives) et ont l'esprit critique (contrainte 8).


Pour survivre, chaque personne à besoin de 2 poissons par jour. (on simplifie ici les besoins du petit guide alimentaire) Avec le matériel disponible, on peut faire 100 cannes à pêches improvisée, qui permettent de pêcher 1 poisson à l'heure. Le cycle de reproduction très rapide des poissons et le stock actuel fait en sorte qu'il n'y a pas d'impact écologique résultant de la pêche (on fait abstraction  des réalités écologiques pour aller à l'essentiel); avec de faibles moyens techniques, le poisson ne peut pas être préservé et doit être consommé le jour même (incapacité de faire des réserves). Il n'y a pas de matériel pour faire de filets.


Chaque personne a aussi besoin d'un feu, et chaque feu peut réchauffer 10 personnes. Le feu prend 1 unité de bois de chauffage par heure. Une personne est capable de cueillir 2 unités de bois de chauffage par heure. Le bois, contrairement au poisson, peut être accumulé pour un usage ultérieur.



Maintenant, comment est-ce qu'on réparti les tâches (cueillette de bois et pêche) et les ressources (bois de chauffage et poisson)? Sur quel principe? Comment les 100 personnes s'organisent-elles?


Il est important ici de respecter les 8 contraintes, question de focaliser seulement sur la répartition ressources/travail.


Réponse



100 personnes peuvent se contenter de 10 feux, parce qu'un feu peut accomoder jusqu'à 10 personnes. Groupons les gens par feu, ce qui donne 10 groupes de 10 personnes. Ce qui demande un total de 240 unités de bois par jour.

1 personne seule peut produire jusqu'à 8 unités de bois de chauffage par jour. Un feu a besoin de 24 unités. 1 personne seule ne peut donc pas survivre en agissant uniquement selon ses propres intérêts (ce qui invaliderait l'approche d'Ayn Rand dans cette situation). Si 3 personnes peuvent alimenter un feu pour 10 personnes, elles n'auront toutefois rien à manger.

1 personne peut pêcher jusqu'à 4 poissons par jour; chaque personne a besoin de 2 poissons (oublions le petit guide alimentaire pour simplier l'exemple). Le groupe a besoin de 200 poissons par jour. 5 personnes peuvent produire assez pour 10 personnes; 50 peuvent en nourrir 100.

5 personnes qui pêchent et 3 personnes qui ramassent du bois  forment un total 8 travailleurs. Si chaque équipe, répartie par feu, s'organise de la sorte, ceci signifie que le travail quotidien de 80 personnes sont nécessaires pour faire vivre l'ensemble du groupe. La production des 20 autres personnes (2 par équipe) n'est que pur surplus: les besoins minimaux du groupe se trouvent à l'intérieur de la courbe de possibilité de production. Donc, les gens dans cet exemple fictif peuvent survivre et générer un surplus s'ils coordonnent efficacement leurs efforts (mais périssent s'ils travaillent et répartissent les ressources d'une manière purement individuelle). La situation en devient autant améliorée si on enlève les contraintes imposées dans l'exemple, qui n'existent pas dans la vie réelle.


Gérer le surplus


Dans le cas de ces deux personnes, il y a la possibilité de générer un surplus de poisson (le poisson additionnel augmente le niveau de vie des gens avec quelques portions supplémentaires), un surplus de bois de chauffage (qui peut être accumulé comme une réserve d'urgence), de réduire le fardeau d'une partie du groupe de travail (en changeant la répartition des heures de travail), ou de ne rien faire (la société génère autant qu'elle consomme). Bien qu'il s'agit ici d'un exemple très simplifié d'une économie, réduite à 2 ressources,  on peut tout de même faire ressortir 4 choix de société:


1. Générer un surplus pour augmenter le niveau de vie

2. Générer un surplus pour accumuler des réserves, au cas.

3. Produire autant qu'on consomme et réduire la charge de travail de tous
    par la répartition des heures de travail.

4. Produire autant qu'on consomme et
    laisser une partie de la population inactive.



La réalité québécoise


Évidemment, dans le monde réel, on a accès à la recherche et au développement  (une variante du choix 4, où la population dite inactive est affectée à la recherche et au développement) et on a déjà des capacités de production nettement supérieures que permettent les 2 ressources exploitables de l'exemple. Les 7 millions de Québécois ont des millions de besoins et de ressources qu'il faut coordonner ensembles de manière efficiente. Néanmoins, les mécanismes de base sont similaires: le bois peut être accumulé (biens tangibles et connaissances) et le poisson est consommé au moment de sa production et ne peut être stocké, comme le serait un service.


Si on repense aux 8 contraintes, on constate que:

1. L'épave ne peut être reparée: Dans le monde réel, on peut réparer les infrastructures et en bâtir de nouvelles. Mais ces infrastructures se détériorent aussi avec le temps (e.g.: les nids de poule), d'où la nécessité de générer un surplus (variante du choix 2) simplement pour conserver ce qui existe déjà. Ce qui ressemble étrangement au paradoxe présenté dans la théorie de la reine rouge, selon laquelle tous les efforts déployés par un organisme (biologique ou sociétal) ne servent qu'à le maintenir en place. (À bien y penser, cette théorie met aussi en doute la logique circulaire d'être compétitif dans le seul but de rester compétitif... le bonheur doit être ailleurs.)

2. Le système est fermé: Peu ou pas d'économies sont fermées. Le Québec fonctionne dans un système ouvert, à la fois perméable aux influences étrangères et capable en retour d'influencer d'autres cultures, dépendamment de la force de son rayonnement et de la fréquence des échanges. L'avantage d'un système ouvert est la capacité d'aller chercher ailleurs de nouvelles idées (scientifiques, artistiques, techniques, etc.), le tout sans faire l'effort de la recherche et du développement. Il ne s'agit pas ici d'être oisif et de se placer à la remorque des autres sociétés, mais simplement une possibilité de faire des «raccourcis» en imitant les réussites des autres, ce qui permet de mettre les efforts ailleurs. L'opposé, le travail en vase clos, ralenti considérablement le progrès. Le système ouvert permet aussi d'aller chercher ailleurs d'autres intrants comme la main-d'oeuvre (via l'immigration), l'expertise (les travailleurs expatriés) et une variété accrue de produits (e.g.: les oranges ne poussent pas au Saguenay).

3. Il n'y a pas de monnaie: Le commerce au Québec se fait par l'intermédiaire du dollar canadien, simplement parce que la double réciprocité de besoins est un phénomène rare dans une économie: il n'y a pas que du bois de chauffage et du poisson à échanger! Combien de poulets sont-ils nécessaires pour payer une bagnole? Et si le vendeur de voiture n'accepte que d'être payé en laitue, combien de poulets doit-on échanger au marchand de laitue? Et si le marchand de laitue... On voit rapidement que le troc n'est pas le meilleur moyen de commercer.

Solution pratique, la monnaie fiduciaire est pourtant diabolisée par  les éléments les plus radicaux la gauche autant que de la droite, les premiers n'arrivant pas à comprendre que l'avarice est un problème psychologique typique des primates alors que l'argent est en lui-même neutre («est-ce que les chaînes du bourreau sont cruelles, ou la cruauté était-elle celle du bourreau lui-même qui nous enchaîne?»), et le deuxième groupe est confus quant à la quantité d'or qu'il faudrait pour couvrir le nombre d'échanges commerciaux quotidiens (le commerce évolue à un rythme géométrique, tandis que les gisements d'or sont découverts à rythme aléatoire, au hasard des travaux miniers). Dans les deux cas, un lot de sottises et de théories du complot viennent brouiller les cartes, et rapidement on constate que les extrémistes ne font que se battre avec des moulins à vent.

Et même avec une économie basée sur la monnaie plutôt que les ressources, les quatre choix de société restent sensiblement les mêmes, parce que les phénomènes comme la rareté, les surplus, l'accès à l'information pertinente en temps réel (nécessaire pour la coordination des activités et une répartition adéquate des ressources) et le temps (efforts dans les activités de production et les délais de transport) ne peuvent être complètement évacués. En bout de ligne, la «vraie monnaie» c'est le temps consacrée à une tâche nécessaire pour accomplir un service ou produire un bien, et la richesse, c'est le travail, autant quantitativement que qualitativement; la monnaie ne fait que jouer un rôle de facilitateur pour compenser le temps accordé par chacun à des tâches, comme un système de pointage pour les heures travaillées d'une personne. Le problème c'est qu'on est tous humains, et que l'appât du gain cause des désordres dans ce système.

4. Les compétences: L'exemple assume que le tout monde travaille avec le même niveau de compétence, d'une tâche à l'autre, alors en réalité, la capacité de performer d'un individu varie selon son âge, son expérience, ses talents naturels, son effort. Les naufragés qui ne font que pêcher pourraient devenir progressivement plus productifs au fur et à mesure où ils développent des «trucs du métier» et, par le travail en équipe, une culture organisationnelle forte; de même pour les collecteurs de bois de chauffage. De plus, dans une société donnée, les compétences ne sont pas un trait inné, ce qui fait qu'une partie de la vie d'un individu est passée à être improductif, le temps d'apprendre les méthodes de travail (d'où l'avantage de l'immigration comme source de main-d'oeuvre); ceci importe peu dans l'exemple du naufrage, mais laissés sur l'ile assez longtemps, les naufragés auront à composer avec cette réalité (une variante du choix 4).

5. La technologie: Les méthodes et l'équipement disponible pour les rescapés sont de l'an 1600. Le Québec, en 2011, dispose de meilleures techniques et technologies, ce qui signifie une production largement accrue. Malgré l'existence de cette technologie, les 4 choix de société présentés ci-haut restent les mêmes, seulement les Québécois disposent très grande d'une marge de manoeuvre entre ces choix, permettant de réaliser plusieurs objectifs en même temps: offrir des services de santé (variante du choix 1), gérer la Caisse des dépôts et des placements (variante du choix 2) et assurer un revenu pour les retraités (variante du choix 4).

6. La recherche: Dans l'économie actuelle, il est possible de faire de la recherche et du développement pour accroître les possibilités de production (e.g. meilleurs outils de travail, meilleures méthodes), et donc avoir de meilleurs possibilités entre les 4 choix de base parce qu'on a plus de richesse à répartir. Mais pour générer les fruits de cette recherche, il faut y consacrer des ressources et des travailleurs (une variante du choix 4), ce qui à court terme réduit la part de richesse de chacun, mais à long terme augmente la taille du «gâteau» lui-même. De plus, si la recherche fonctionne parfois de manière soutenue et prévisible, à d'autres occasions les changements sont complètement imprévisibiles et révolutionnaires (breakthrough), le résultat d'une découverte accidentelle ou d'un éclair de génie, ce qui remet en question la proposition lancée par Zeitgeist, c'est-à-dire que les biens devraient être conçus et produits de manière à ce qu'on puisse faire une mise à jour, puisqu'il est difficile de prévoir exactement comment sera la technologie dans le futur (notion: évolution en contexte d'incertitude). C'est un but louable, et tant mieux si on le met en application pour éviter le gaspillage et la surconsommation, mais  il reste que de planifier maintenant la production en fonction de la technologie d'un futur incertain a la sérieuse lacune de ne pas pouvoir intégrer certaines découvertes qui sont imprévisibles.

D'autre part, comme on l'a déjà dit, le fait de faire partie d'un système ouvert accélère le rythme des découvertes, au fur et à mesure que les idées novatrices provenant l'étranger intègrent ce système économique sans que la société québécoise ait à fournir l'effort de les produire. D'où le gain de recevoir des immigrants, pas seulement comme force de travail, mais comme source d'idées.

7. Le gibier: Si on retire cette contrainte et qu'on rend la chasse possible parce qu'il y aurait du gibier sur l'île, il ne demeure pas moins que chaque personne affectée à la chasse est un cueilleur de bois (ou un pêcheur) en moins. Si le chasseur a un rendement équivalent à un pêcheur (1 unité de nourriture par heure, la situation restera essentiellement la même, seulement avec une troisième variable pour complexifier l'exemple (et la possibilité de varier le menu pour les naufragés). Par contre si le rendement de l'activité de chasse est supérieure à celle de la pêche (3 unités de nourriture par heure), on améliore la production quotidienne, ce qui améliore la façon de répartir les ressources selon les 4 choix de société proposés, mais n'ajoute pas de choix supplémentaire en tant que tel.

Sauf que...

Jusqu'à maintenant, les ressouces présentées dans l'exemple sont exploitables selon un résultat prévisible, de manière continue et sans impact sur l'état des stocks disponibles et l'environnement. Dans la réalité, surconsommer certaines ressources peuvent amener leur épuisement. On le voit aujourd'hui, certaines espèces (animales et végétales) sont en voie d'extinction, d'autres sont déjà disparues,  soit  par une action directe (e.g.: la chasse aux dodos sur l'île Maurice) ou indirecte (e.g.: marée noire dans le Golfe du Mexique). Une société doit donc planifier l'exploitation de ses ressources en fonction de la contrainte environnementale («réduire sa part de gâteau») afin que ces ressources puissent se renouveler («augmenter la taille du gâteau»). Chaque disparition d'une espèce est une réduction de nos possibilités de production: le coût environnemental est un coût économique.

L'autre bémol, c'est le contexte de certitude de l'exemple, qui ne s'applique pas à toutes les activités économique réelles. N'importe qui ayant manié une canne à pêche sait que de prendre la même quantité de prises, à un intervalle précis et régulier, c'est fort improbable, voire impossible: parfois il y a une pêche miraculeuse, d'autres fois on ramasse une vieille bottine... Et les changements saisonniers font fluctuer les probabilités davantage. Quand on multiplie la quantité de ressources (connues et inconnues), d'activités économiques (sur le marché et hors-marché, licites et illicites) et d'intervenants, l'incertitude augmente, et il devient très difficile de dresser un portrait exact de la réalité en temps réel, même avec des moyens améliorés comme apportent l'informatique et le web, parce que même si on arriverait à obtenir toutes les informations nécessaires (un autre débat...), il n'y aucun système informatique assez puissant ou de gens assez brillants pour effectuer le traitement de toutes ces informations, étape préalable à la coordination des ressources.. Repartir 2 sortes de ressources entre 100 personnes dans une économie planifiée, c'est facile, mais faire de même avec des millions de biens entre 7.9 millions de Québécois, c'est impossible. Ce qui infirme la proposition lancée par Zeitgeist d'une économie centralisée, basée sur les ressources, et supporte celle d'une économie décentralisée pour gérer le «fog of war» (brouillard informationnel) économique. Cela ne veut pas dire, toutefois, qu'une société ne devrait pas coordonner la répartition de certains biens et services essentiels, de manière à assurer des filets sociaux pour les moins nantis et un accès à tous pour certains services minimaux (e.g.: la poste).

8. La bonne volonté et l'esprit critique

Pour reprendre la formule lancée par Martin Luther King jr.:

«Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots.»

Si dans l'exemple, chaque survivant est doté de bonne volonté, le portrait de la réalité est différent: il y a des ignorants qui font de mauvais choix malgré eux et les malveillants qui le font volontairement. Certains sont paresseux, d'autres voleurs. Ces éléments qui troublent le système économique entraînent des coûts, monétaires et sociaux, et contribuent à réduire la quantité de richesse à répartir dans une société donnée.

(à compléter)


_______________

Images (domaine public):

Navire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:La_Rieuse.jpg
Naufrage: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Th%C3%A9odore_G%C3%A9ricault_-_Le_Radeau_de_la_M%C3%A9duse.jpg
Naufrage: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Ship_wreck.jpg