Wednesday, June 27, 2012

Les grandes chansons - Lettre de Ti-cul Lachance






Paroles: Gilles Vigneault
Interprétation: Pauline Julien

Je suis chômeur de mon état
Je m'appelle Ti-Cul Lachance
Pogné, marié, trois filles deux garçons
Merci pour l'assistance
Comme j'habite un pays loin de l'eau
Ils ont fermé le chantier de bateaux
Tu les as laissé faire
Comme j'ai pas posé de bombes par-là
Pis que ça faisait peut-être ton affaire
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu penses que je m'en aperçois pas
Parce que je vois pas la caisse
Tu te penses en haut, tu me penses en bas
Du moment que je me baisse
Je me baisse pour choisir mon caillou
Avant que tu le vendes avec le trou
D'avant d'après la guerre
Parce que tu me fournis mon tabac
Parce que tu m'as payé une bière
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu penses que je m'en aperçois pas
Du moment que je dépense
Ce que tu me donnes en plus de mes repas
Mais rien à faire on pense
Dans tes menteries télévisées
Des fois tu oublies de te déguiser
Pis on voit tes deux faces
Tu vends mon chemin, tu vends mon pas
Tu vends mon temps, pis mon espace
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu penses que je m'en aperçois pas
Que t'es rien qu'un sous-ministre
Nos vrais ministres sont aux États
C'est là qu'ils t'administrent
C'est là qu'ils font les gros fusils
Avec du fer de ton pays
Mais toi tu es à la chasse
Comme tu me vois pas dans ces clubs-là
Pis qu'on est pas confrères de classe
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu penses que je m'en aperçois pas
Quand tu poses ta pancarte
A vendre, à vendre avec en bas
Indiqué sur les cartes
Si vous aimiez mon Labrador
Ajoutez-y donc la Côte-Nord
Le bois y est hors d'âge
Quand tu descends nous voir dans le bas
On sait qui ce qui paye ton voyage
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu penses que je m'en aperçois pas
Quand tu me pousses vers la grève
Je sais bien que tu aimes pas nos syndicats
Tu serais content qu'ils crèvent
Quand tu mets nos chefs en prison
Le patron te reçoit dans sa maison
Tu es là comme en famille
Parce que ma femme lave pas vos draps
Parce que mon gars viole pas vos filles
Tu penses que je m'en aperçois pas

Tu me fais voter pour tes pantins
Les deux mains sur ta bible
Comme c'est toi qui comptes les bulletins
Y a pas d'erreur possible
Le jour où je vas voter pour moi
Le recomptage prendre des mois
Des mois pis des années
Pis je veux jouer au petit soldat
Je sais que tu as déjà toute une armée
Pour me faire retrouver ton pas

Des matins je me lève Esquimau
Je te vois vider l'Arctique
L'eau, les humains, les animaux
À des prix électriques
Je peux pas croire que tu sois si bas
Je peux pas croire que tu sois si rat
Faudrait que tu sois si bête
À semer du vent de cette force-là
Tu te prépares une joyeuse tempête
Peut-être bien que tu t'en aperçois pas


Friday, June 15, 2012

Grandeur et misère de la droite…

Inspiré de Jean-François Lisée et de ses hilarantes excuses au PLQ, j'ai décidé de répliquer de la même manière à Benoît Aubin et à son article «Grandeur et misère de la gauche».


* * *


Les gens les plus dangereux ne sont pas les policiers étudiants, les militaires syndiqués, ni même les psychopathes armés artistes chiants. Ce sont plutôt les gens qui ont des convictions inébranlables, des certitudes absolues, sur ce qui est bien et ce qui est mal. Ces gens-là - religieux, zélotes ou révolutionnaires économistes - sont à l’origine d’innombrables guerres et massacres ; ils ont fait couler le sang et semé la ruine, à trop vouloir le bien de l’Humanité.


Une gauche droite robuste, créative, fertile, critique, et animée d’une saine dose de colère contre les bêtises, les inepties, les abus des gens au pouvoir est absolument essentielle au progrès des sociétés, et elle l’a toujours été.


Dans un monde idéal, cette gauche droite est dans l’Opposition : au parlement, dans les médias, les universités, les syndicats entreprises ou dans les arts banques. C’est là qu’elle est le plus efficace, et peut faire le plus de bien.


Le droit de vote universel Le libre marché, la charte des droits de l’homme la monnaie fiduciaire, la défense des droits des travailleurs l'autorité des marchés financiers, le féminisme le capitalisme, l’écologisme l'entrepreneuriat, sont toutes des idées, révolutionnaires au départ, que la gauche droite a développées, portées, et finalement imposées à l’ensemble de la société - qui s’en porte mieux.


Jamais de telles avancées ne seraient venues des élites fortunées et puissantes - avocats archiducs, banquiers barons, évêques - qui dominaient la société, l’économie et la politique : elles n’en avaient pas besoin…


Mais, généralement, les choses se compliquent quand la gauche franchit la ligne et prend le pouvoir. Les dérapages - majeurs : Staline, Pol Pot, Mao Hitler, Pinochet, Franco - ou mineurs : Mitterrand Sarkozy, NPD de Bob Rae Conservateurs de Mike Harris en Ontario - deviennent généralement la norme.


Pourquoi, donc ?

Peut-être parce que la gauche droite, comme les zélotes, est impatiente de nous libérer du mal ? Donnez-lui un bâton une hache, elle frappe coupe


Par exemple, le groupe d’étudiants de policiers qui manifestaient à demi-nus matraquaient à demi-fous, hier soir, Place du Canada ne critiquaient protégeaient pas le Grand Prix pour lui-même en tant que tel. Ils veulent faire annuler promouvoir cet événement dont les « valeurs sexistes, non environnementales, élitistes et économistes entrent en confrontation avec celles défendues par le mouvement étudiant et la contestation populaire globale qui émerge. » Grosse nuance, ici, entre critiquer et interdire.


« Ce tourisme élitiste et cette monstration décadente de richesse reflètent-ils l’identité québécoise et profitent-ils à l’ensemble de la population ? En tant que disciples du trickle-down economics, Nous ne le croyons pas. »


« Étudiant indigné » « Policier fâché», le signataire anonyme du manifeste de cette marche hier, se dit un « citoyen indigné, constable qui aime matraqué, poivré, gazé, matraquer, poivrer, gazer les petits révoltés, (...) qui sont profondément blessé baisés par l’état actuel de la démocratie l'économie québécoise. »

On peut hausser les épaules, sourire et trouver ce texte lyrique, enfantin, amusant, à la rigueur - sauf que l’intolérance radicale qui s’y profile résulte du profilage politique des carrés rouges est vraiment dans l’air du temps parmi les carrés rouges le SPVM.


Des « victimes » revanchardes

Le député Kadir chroniqueur Éric Duhaime qui trouve légitime de défier une loi diffuser le vidéo du meurtre perpétré par Magnotta qu’on trouve illégitime dégueulasse, le mouvement étudiant Réseau Liberté-Québec qui se drape dans la démocratie mais vide les classes de force ce mot de toute substance et refuse de condamner appuie la violence de l'État, Gabriel Nadeau-Dubois Johanne Marcotte qui parle de recourir à la désobéissance civile solution finale pour renverser que se taise « l’élite vulgaire artistique, gloutonne b.s. et corrompue avide de subventions » qui nous gouverne, ou tous ces excités sur twitter pour qui le SPVM Plateau est « la police politique de John James Charest » « le Cuba du Nord » et qui crachent au visage de ceux qui ne pensent pas comme eux… sont tous de la même culture : des « victimes » dont la revanche est justifiée par les abus des élites ; des zélotes pressés qui « savent » ce qui est bon pour vous et moi, et qui vont nous l’imposer, à force de manifs et de troubles d'interventions policières et de répression, sans demander la permission, sans obtenir un mandat démocratique.


Cette gauche-là droite-là - une gauche droite aux méthodes d’extrême-droite gauches en fait, eh bien- elle m’inquiète…

Tuesday, June 5, 2012

Les grandes chansons: La litanie des gens gentils (Pauline Julien)






LITANIE DES GENS GENTILS
Paroles de Pauline Julien.

Polis gentils ravis soumis endormis aplatis

Vivons cachés vivons heureux
Bougeons pas restons assis
Parlons pas ça f'ra moins d' bruit
Contentons-nous d'un brin sur rien
Car on est né pour un p'tit pain

Polis gentils ravis soumis endormis aplatis

Ça sert à rien de s'casser la tête
Y'a toujours eu des p'tits des gros
On nous écrase on nous pile su'é pieds
C'est une question d'hérédité
Mêm' dans l' malheur faut avoir d'la classe

Polis gentils ravis soumis endormis aplatis

On n'est pas instruit pas éduqué
Pourquoi crier ça avance à rien
Ils seront toujours les plus forts
Soyons heureux avec c'qu'on a
C'est encore beau qu'ils nous l'ôtent pas

Polis gentils ravis soumis endormis aplatis

Chaqu' fois qu'on s'lamente
Chaque fois qu'on leur déplaît
Y'en a qui déménagent
À qui c'est qu'on appartiendrait
Pour qui c'est qu'on travaillerait
Si tous les patrons s'en allaient

Il faut hurler avec les loups
Et bêler avec les moutons
Comm' ça on pass' inaperçu
On a moins d'chance d'être tondu (ter)

Polis gentils ravis soumis endormis aplatis