Inspiré de Jean-François Lisée et de ses hilarantes excuses au PLQ, j'ai décidé de répliquer de la même manière à Benoît Aubin et à son article «Grandeur et misère de la gauche».
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Les gens les plus dangereux ne sont pas les policiers étudiants, les
militaires syndiqués, ni même les psychopathes armés artistes chiants. Ce sont plutôt les gens qui
ont des convictions inébranlables, des certitudes absolues, sur ce qui
est bien et ce qui est mal. Ces gens-là - religieux, zélotes ou
révolutionnaires économistes - sont à l’origine d’innombrables guerres et massacres ;
ils ont fait couler le sang et semé la ruine, à trop vouloir le bien de
l’Humanité.
Une gauche droite robuste, créative, fertile, critique, et animée d’une
saine dose de colère contre les bêtises, les inepties, les abus des gens
au pouvoir est absolument essentielle au progrès des sociétés, et elle
l’a toujours été.
Dans un monde idéal, cette gauche droite est dans l’Opposition : au
parlement, dans les médias, les universités, les syndicats entreprises ou dans les
arts banques. C’est là qu’elle est le plus efficace, et peut faire le plus de
bien.
Jamais de telles avancées ne seraient venues des élites fortunées et
puissantes - avocats archiducs, banquiers barons, évêques - qui dominaient la société,
l’économie et la politique : elles n’en avaient pas besoin…
Mais, généralement, les choses se compliquent quand la gauche
franchit la ligne et prend le pouvoir. Les dérapages - majeurs :
Staline, Pol Pot, Mao Hitler, Pinochet, Franco - ou mineurs : Mitterrand Sarkozy, NPD de Bob Rae Conservateurs de Mike Harris en
Ontario - deviennent généralement la norme.
Pourquoi, donc ?
Peut-être parce que la gauche droite, comme les zélotes, est impatiente de nous libérer du mal ? Donnez-lui un bâton une hache, elle frappe coupe…
Par exemple, le groupe d’étudiants de policiers qui manifestaient à demi-nus matraquaient à demi-fous, hier
soir, Place du Canada ne critiquaient protégeaient pas le Grand Prix pour lui-même en tant que tel. Ils veulent
faire annuler promouvoir cet événement dont les « valeurs sexistes, non
environnementales, élitistes et économistes entrent en confrontation
avec celles défendues par le mouvement étudiant et la contestation
populaire globale qui émerge. » Grosse nuance, ici, entre critiquer et
interdire.
« Ce tourisme élitiste et cette monstration décadente de richesse
reflètent-ils l’identité québécoise et profitent-ils à l’ensemble
de la population ? En tant que disciples du trickle-down economics, Nous ne le croyons pas. »
On peut hausser les épaules, sourire et trouver ce texte lyrique,
enfantin, amusant, à la rigueur - sauf que l’intolérance radicale qui
s’y profile résulte du profilage politique des carrés rouges est vraiment dans l’air du temps parmi les carrés rouges le SPVM.
Des « victimes » revanchardes
Le député Kadir chroniqueur Éric Duhaime qui trouve légitime de défier une loi diffuser le vidéo du meurtre perpétré par Magnotta qu’on trouve
illégitime dégueulasse, le mouvement étudiant Réseau Liberté-Québec qui se drape dans la démocratie mais
vide les classes de force ce mot de toute substance et refuse de condamner appuie la violence de l'État, Gabriel
Nadeau-Dubois Johanne Marcotte qui parle de recourir à la désobéissance civile solution finale pour
renverser que se taise « l’élite vulgaire artistique, gloutonne b.s. et corrompue avide de subventions » qui nous
gouverne, ou tous ces excités sur twitter pour qui le SPVM Plateau est « la
police politique de John James Charest » « le Cuba du Nord » et qui crachent au visage de
ceux qui ne pensent pas comme eux… sont tous de la même culture : des
« victimes » dont la revanche est justifiée par les abus des élites ;
des zélotes pressés qui « savent » ce qui est bon pour vous et moi, et
qui vont nous l’imposer, à force de manifs et de troubles d'interventions policières et de répression, sans demander
la permission, sans obtenir un mandat démocratique.
Cette gauche-là droite-là - une gauche droite aux méthodes d’extrême-droite gauches en fait, eh bien- elle m’inquiète…