Friday, August 31, 2012

La lutte étudiante: un nouveau western





Même si elle est éclipsée par la campagne électorale de 2012, la lutte étudiante contre la hausse des frais de scolarité continue même après l'accalmie de l'été et les plusieurs mois d'efforts effectués auparavant lors du «printemps érable». Le conflit a rapidement débordé, autant de manière positive chez les militants progressistes, que dans son aspect négatif encouragé d'une part par le gouvernement et de l'autre par les jambons qui l'appuient.


Le bon


« Il n'est pas vrai que les jeunes ont toujours raison. Mais une société a toujours tort de leur taper dessus. »

(Jacques Parizeau)


Dans le premier cas, le conflit étudiant est la fin du cliché selon lequel les jeunes, au Québec, sont apathiques et ne sont pas engagés politiquement. C'est aussi une occasion de remettre en question l'utopie néolibérale vers laquelle les trois principaux partis (CAQ, PLQ, PQ), avec une volonté à intensité variable, veulent amener le Québec. J'aime bien l'économie, mais je trouvais que le discours économiciste prend trop de place dans la politique actuelle, comme si le rôle du premier ministre était celui d'un gérant de Tim Hortons qui veille aux intérêts des actionnaires que sont les multinationales qui contribuent à la caisse du parti (de l'autre côté, je trouve aussi souvent que les artistes versent trop dans le contenu émotif). Avec le Plan Nord, l'exploitation du gaz schiste et la hausse des frais de scolarité, beaucoup d'entre nous sont arrivés à être insatisfaits de notre situation de «client-sujet» du gouvernement et à vouloir redevenir citoyen et actionnaire (ou devrais-je dire coopérant?) de son propre pays. D'une lutte essentiellement étudiante, qui attirait le cégepiens habituels, les universitaires en arts et en sciences humaines, ainsi que des marginaux, le mouvement est devenue une contestation générale du projet de société néolibéral du gouvernement Charest, où des gens de toutes les horizons et de générations, par centaines de milliers, ont pris la casserole et le carré rouge. Évidemment, les «dretteux» ont tiré à boulets aussi rouges que les carrés de leurs adversaires, les plus paranoïaques voyant chez les joueurs de djembe la montée du communisme, les plus confus comparant Gabriel Nadeau-Dubois à Benito Mussolini. Rien de moins! Je reviendrai sur le cas des jambons plus loin. Dans un marathon, c'est plus difficile de garder le même momentum que dans une course de 100 mètres, et on a l'impression que le mouvement de contestation s'affaiblit alors que sa durée actuelle est historique, que le nie ou non André Blatte.

Le vent de contestation aura eu raison de deux ministres de l'éducation, Line Beauchamps et Michelle Courchesne. Il aura précipité le gouvernement Charest dans des élections estivales, phénomène plutôt inhabituel au Québec, où on est appelé à voter surtout en automne. La contestation aura aussi exposé la pourriture du système actuel, d'abord par la manque de bonne foi du gouvernement Charest lors des négociations avec les étudiants grévistes, puis par les mesures liberticides de même gouvernement, que ce soit la loi 78 qui interdit les rassemblements de plus 50 personnes (loi contestée même par le barreau et qui n'est pas largement appliqué par les forces policières) et l'usage excessif de la répression policière, dont le point culminant aura été le Grand Prix de Montréal, où se multiplièrent les arrestations arbitraires dites «préventives». On a arrêté au Québec plus de gens que lors de la Crise d'Octobre en 1970. Les étudiants auront aussi réussi à imposer leurs idées sur différentes plateformes politiques, que ce soit celle de partis mineurs comme Québec Solidaire, du Parti Vert et d'Option Nationale, et même (momentanément) chez un joueur de plus grande importance qu'est le Parti Québécois (même si ce n'était que par pur opportunisme de la part de Pauline Marois).  Je résume beaucoup de choses qui ont déjà été dites, mais il intéressant de voir les gains successifs que ce mouvement a fait, que ce soit en exposant les failles de notre démocratie, en rapprochant la contestation étudiante avec celles des peuples autochtones, ou en activant les citoyens vers une plus grande démocratie participative, ne sont pas limités qu'à une simple débat de la hausse des frais de scolarité.

Avec la rentrée de l'automne 2012, plusieurs peuvent par erreur voir dans la fin de la grève une défaite du mouvement étudiant. Or, une grève c'est une des tactiques parmi tant d'autres. La grève n'est pas synonyme de contestation. Tout comme la défaite du gouvernement libéral de Jean Charest n'est pas une victoire définitive, mais une simple bataille gagnée, car aucune des alternatives dites «sérieuses» du gouvernement actuel, qu'elle soit péquiste ou caquiste, semble aller vers un réel gel de scolarité. Et encore moins vers la gratuité scolaire.

C'est en revoyant récemment la fin de Kanehsatake, 270 ans de résistance d'Alanis O'Bomsawin que je compris un peu mieux la conclusion d'un autre conflit dans lequel s'était embourbé le gouvernement libéral, celui du soulèvement des Mohawks contre la dilapidation de leur patrimoine à des intérêts privés. Après plusieurs mois de siège et d'un pied-de-nez de la part des Autochtones envers l'intrusion militiare d'un territoire ancestral, la trentaine de résistants de Kanehsatake réalisèrent que bien que leurs objectifs à long terme n'avaient pas été atteints, il y avait eu suffisamment de retombées, notamment médiatiques, pour accepter une fin des hostilités non pas en se rendant, mais en effectuant une sortie symbolique contre l'envahisseur. Par la suite, sans parler de causalité, il est tout de même bien curieux que les autorités coloniales, c'est-à-dire le Parti progressiste conservateur de Brian Mulroney au niveau fédéral et le PLQ de Robert Bourassa au niveau provincial, furent tous les deux défaits aux élections suivantes. La supposée défaite de Kanehsatake a, dans la réalité, été un point de départ dans un éveil politique et culturel chez les Premières Nations, Métis et Inuits, une mobilisation qui continue encore aujourd'hui. La grève étudiante de 2005 a donné comme résultat le symbole du carré rouge, celle de 2012 l'a fait connaître à l'ensemble du Québec et au-delà de ses frontières, et la prochaine vague de contestation, en consolidant sur certains acquis, pourra permettre de faire mieux encore.


La brute


« Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires. »
(Montesquieu)

La brute, c'est le gouvernement Charest. Certains diront que le Québec, ce n'est pas la Syrie ou la Libye, mais justement, c'est parce qu'il y a ici des gens prêts à contester au lieu consentir silencieusement. La brutalité du régime actuel, que je souhaite voir disparaître le 4 septembre, s'exerce sur plusieurs plans: il y a une violence directe par les forces policières (comme l'atteste la répression à l'Université de Montréal cette semaine), mais il y a aussi celle de médias complices qui aide le gouvernement avec une campagne de peur et de désinformation; le néolibéralisme qu'encourage le PLQ en haussant les frais de scolarité pour réserver les études supérieurs aux plus nantis est une forme de brutalité économique et sociale; la loi 78 est, tout simplement, un dérapage fasciste.

Fasciste?

N'est-ce pas un peu dépasser le point Godwin?

Et se faire interpeler par 6 policiers à la sortie du métro, simplement pour avoir afficher ses opinions par le biais d'un bout de tissu épinglé à sa chemise, n'est-ce pas du profilage politique? Quel genre de régime politique effectue des contrôles et des arrestations «préventives» envers des personnes simplement en fonction d'une opinion à l'égard des frais scolarité? À quoi bon effectuer l'arrestation d'une mascotte comme l'Anarchopanda? Il y a une dérive totalitaire dans ce que fait Jean Charest, bien qu'elle ne cible, pour l'instant, qu'une minorité: le gouvernement n'est pas content simplement de récolter le fruit de notre travail avec des taxes et des impôts, il veut nous dire quoi penser. Il y a des gens excessivement naïfs qui diront que «seuls les gens ayant de quoi à se reprocher ont quelque chose à craindre d'une loi spéciale», mais qu'arrive-t-il quand le gouvernement décide d'élargir la catégorie des «indésirables» pour aller au-delà des carrés rouges, en ratissant plus large, et qu'il fini par vous inclure dans sa liste noire? Manifester est un droit, pas un crime, si je me rappelle bien? Je ne réinvente peut-être pas la roue avec ma critique du gouvernement actuel, mais au moins, contrairement aux péquistes, je prend clairement position en faveur des carrés dissidents.

Personnellement, bien que j'appuie la contestation étudiante, je n'étais pas d'accord initialement avec le choix de tactique de la grève. Surtout que le département de gestion est loin d'être un foyer révolutionnaire. Mais avec l'arrivée de loi 78, il y a eu un malaise face au déficit de démocratie du gouvernement. Plutôt que d'intimider les gens au silence, cette loi a amené un grand nombre de personnes, mêmes apolitiques, à se mobiliser contre les libéraux dans une seconde phase de la contestation qu'a été le mouvement des casseroles, un tintamarre de gens qui en ont, justemment, marre. Cette deuxième étape a eu le bénéfice de rendre la dissidence «mainstream»: si auparavant, le gouvernement Charest ne se gênait pour lancer le SSPVM contre les étudiants, le même niveau de brutalité appliquée à des petites familles de la classe moyenne n'aurait pas aussi bien passé aux nouvelles de 17h, bien que les trois principaux réseaux sont plutôt complaisants à l'égard du régime en place. La loi 78, grâce à la volonté populaire, fut émasculée, les forces policières trouvant difficile de l'appliquer au pieds de la lettre quand 200 000 personnes prennent le contrôle de la rue lors de la 22e journée du mois. J'aimerais que cette loi soit abolie car même si on prétend que cette mesure est une temporaire en période de crise, il ne faut pas oublié que le gouvernement a déjà dit la même chose des impôts.

Le truand


«O liberté, que de crimes on commet en ton nom !»
(Manon Roland)

Les véritables ordures dans la crise actuelle ne sont pas les libéraux, mais les gens qui appuient ceux-ci, les jambons. Organisés en groupuscules depuis quelques années (et bénéficiant d'une vitrine médiatique excessivement disproportionnée par rapport à leur faible nombre), les militants de la droite se prétendent comme étant contre le gouvernement (en organisant, par exemple, des soirées de rassemblement le 5 novembre, date-clé dans V pour Vendetta, le tout pour jouer aux pseudo-rebelles) et pour la liberté individuelle. Or, dans le conflit étudiant, ces «dretteux» ont appuyé tacitement le gouvernement Charest et se sont mis des oeillières en ce qui concerne la loi 78 et la répression policière. Bien aveugle celui qui ne veut pas voir. Parce que si on comprend le raisonnement larbin, la liberté est, pour un membre de l'extrême-droite, celle de penser comme eux et non d'avoir une opinion différente. Pour des groupes comme le RLQ, avancer un agenda de droite est tout simplement plus important que garantir la liberté d'expression de tous les citoyens. Pour la droite, la liberté de commerce semble plus importante que l'intégrité physique d'une personne, et pas surprenant d'en avoir entendu, cet été, quelques uns de ces militants souhaiter l'intervention de l'armée pour ramener «l'ordre» durant la lucrative période des festivals.

Pour les gens de droite, le momentum de la contestation étudiante a semé la confusion: « d'abord les étudiants sont contre la hausse, puis ils sont contre tout! » Évidemment, on peut marcher et mâcher de la gomme en même temps, on peut s'intéresser à un meilleur accès aux études supérieures tout en défendant les intérêts environnementaux: une personne peut porter plusieurs chapeaux. Insatisfaits d'attaquer les idées des étudiants, la droite libertarienne a contesté la légimité même du mouvement étudiant, en demandant comment des universitaires et des cégépiens, qui sont des clients dans un établissement, peuvent faire la grève. Après tout, la grève, c'est pour les travailleurs (et encore là, pour les larbins, le syndicat est le diable incarné et le patronat pure vertu). On a alors parlé de «boycott» plutôt que de grève. Mais il y a une différence claire entre l'étudiant d'une université et celui d'un Jean Coutu : il y a chez les cégépiens et les universitaires des évaluations, des mesures de rendements et des certifications qui résultent de leurs activités. L'étudiant doit, comme un travailleur, produire des résultats (en plus de payer pour ses études). Il doit atteindre le seuil de passage de 60% (et idéalement obtenir les meilleurs résultats possibles) avec ses travaux notés et ses examens. Un établissement peut refuser, ou plus tard expulser, un cancre. D'autres étudiants effectuent des stages, une forme de travail (comme j'en ai eu l'expérience au cours de Baccalauréat en enseignement de sciences humaines avec plusieurs groupes d'une trentaine d'élèves, tout un défi), seulement distinguée des activités d'un employé par l'absence de salaire (et la présence de coûts d'inscriptions élevés). La grève étudiante est bien légitimement une grève, parce que les étudiants contribuent aux activités de productions du MELS - créer des diplômé(e)s - même si la matière première, les ouvriers et le résultat final sont les étudiants eux-mêmes, alors qu'un client qui participe à un boycott ne fait que cesser de débourser de l'argent pour l'obtention de biens et services auprès d'un organisme pour lequel il ne travaille pas.

À d'autres moments, les larbins ont aussi contesté la démocratie étudiante. Il est vrai que les méthodes de vote à main levée causent problème et que la faiblesse des quorums exigés aussi. Mais qui donne l'exemple? Les élections qui ont porté le maire Gérald Tremblay au pouvoir ont eu un taux de participation de 35%. Le gouvernement Harper est majoritaire, malgré que 60% de la population ait voté contre celui-ci. Et le gouvernement Charest, élu en 2008, détient une majorité de siège même s'il n'a que 42.08% des votes, ce qui est bien en-dessous d'une majorité absolue que représente 50%+1 de la population. Le Canada, par son mode de scrutin, est un pays d'aberrations politiques qui ne font qu'avantager le pouvoir déjà en place. Je reconnais que la démocratie étudiante a ses faiblesses, mais est-ce que le gouvernement, qui les nargue, peut prétendre à la vertu? Oublie-t-il, pour reprendre une expression d'un personnage fictif bien connu, que le gouvernement qui voit la paille dans l'oeil des associations étudiants ne voit pas la poutre qui est dans le sien?

Une approche utilisée par la «droite poutine» autant que par le gouvernement aura été de marginaliser les étudiants, en faisant ce mouvement l'affaire d'une minorité, bien que le nombre de grévistes (plus de 300 000) a par moments largement dépassé la population totale de l'Ile-du-Prince-Édouard (moins de 150 000 habitants), qui est pourtant une province en elle-même, ayant un chef avec lequel le premier ministre du Québec accepte de discuter. Le gouvernement a aussi tenté de verser, pathétiquement, dans l'astroturfing (ou «similitantisme») en créant un artificiellement un regroupements d'étudiants favorables à la hausse étudiante, les carrés verts, un groupe «indépendant» contre la grève étudiant, qui bizarrement comptait dans ses rangs des membres de l'aile jeunesse du Parti libéral du Québec. En utilisant l'expression «étudiants socialement responsables», on a vidé l'expression de son sens et de sa substance jusqu'à ce que ça devienne du novlangue; on oublie curieusement de mentionner que les principaux effets de la hausse des frais de scolarité n'affecteront pas immédiatement les étudiants qui sont présentement à l'université, mais bien les prochaines cohortes. Dans le fond, ce mouvement des verts ne cherche qu'à permettre à des étudiants d'obtenir un diplôme à meilleur prix puis de retirer l'échelle derrière eux, le tout en prétendant à la vertu. La duperie n'a pas duré longtemps, surtout que les étudiants opposés à la grève généralement ne sont pas généralement enclins à aller manifester pour une cause quelle qu'elle soit, ce qu'a attester le grand rassemblement de 7 étudiants lors d'une manifestation des «verts». Mais cette tentative de noyauter le mouvement étudiant par le gouvernement semble invisible aux yeux des libertariens.

Chez la droite, on a aussi représenter les étudiants comme des «enfants-rois», des «bébés gâtés», parce qu'ils n'obéissent pas au gouvernement, le supposé agent officiel de la «majorité silencieuse», alors qu'on oublie curieusement le principe de subsidiarité, prôné pourtant par Maxime Bernier du Parti Conservateur, selon laquelle la prise de décision devrait appartenir à la plus petite entité politique capable de résoudre le problème, dans ce cas-ci les étudiants et les associations qu'ils forment librement. On oublie que les universitaires et les cégépiens sont des étudiants, et non des élèves. Avec la complicité de certains médias, on a fait de ce mouvement d'indignés une caricature infantilisante. On a réduit l'importance des étudiants de faire valoir leurs droits en tant que citoyens, comme si le vote des jeunes valait tout simplement moins que ceux des plus âgés. Pourtant, être étudiant n'est pas forcément synonyme d'être jeune, comme l'atteste la présence d'un nombre croissant de gens dans la trentaine, qui ont déjà des enfants, qui cherchent à décrocher un diplôme. Certains ont voulu faire de ce conflit un affrontement entre générations, question de diviser pour mieux régner. On a fait des travailleurs et des étudiants deux catégories mutuellement exclusives, alors que souvent c'est faux: bon nombre d'étudiants, y compris moi-même, travaillent tout en complétant une formation universitaire.

La droite a attisé la jalousie de certains, faisant croire que tous les étudiants finiront avec des salaires impressionnants payés avec les taxes des travailleurs sans diplômes, en faisant miroiter le principe utilisateur-payeur tout en occultant un principe en économie aussi élémentaire que les externalités: si l'étudiant en médecine termine ses études avec un emploi payant, il y a tout de même 1000 personnes qui gagnent un docteur. Des modérés grogneront «oui, pour les médecins, ça va, mais les gens en littérature, à quoi bon payer pour ça?» sans se demander d'où vient le script du dernier bon film qu'ils ont vu. Si vous voulez verser dans le nationalisme identitaire, faudrait au moins avoir une identité québécoise qui vaut la peine d'être défendue.

Et comme aberration finale, on a reproché aux médias d'avoir été trop favorables à lutte étudiante, bien que la majorité appartiennent aux trois joueurs de l'Establishment que ce sont Québécor, Gesca et Bell. «Les médias sont trop à gauche!» clame Éric Duhaime, au sein de ses chroniques publiées dans le Journal de Québec, le Journal de Montréal et dans le 24 heures, en entrevue télévisée à Franchement Martineau et Tout le monde en parle, sur le web via le Réseau «Libârté» et maintenant à une nouvelle succursale de radio-poubelle située à Montréal. Il y a des limites à jouer la victime, à crier au loup.



* * *


Bien que je suis curieux de voir le résultat des élections lors du 4 septembre 2012, la vraie lutte politique dans les prochaines années ne se passera entre la CAQ, le PLQ et le PQ, ces trois pantins contrôlés par les mêmes mains de l'Establishment, mais bien entre ce qu'est en train de devenir la contestation étudiante dans son évolution vers un mouvement social plus large, et l'extrême-droite qui souhaite étouffer ce mouvement si elle ne peut pas subvertir l'éveil collectif et le faire déraper vers le néolibéralisme.