Parce que ceci est digne
d'être connu et d'être imité par d'autres, je ne
veux pas le laisser de côté. Comme le duc avait
pris la Romagne et qu'il trouvait qu'elle avait été
dirigée par des seigneurs impuissants, lesquels
avaient dépouillé plutôt que dressé leurs sujets
et leur avaient donné matière à désunions, non
pas à union, au point que cette province était
pleine de vols, de querelles et de toutes autres
sortes d'insolences, il jugea nécessaire de lui
donner un bon gouvernement pour la réduire à être
pacifique et obéissante au bras royal. C'est
pourquoi il en chargea monsieur Ramiro de Lorca,
homme cruel et expéditif, à qui il donna plein
pouvoir. Celui-ci, en peu de temps, la réduisit à
être pacifique et unie, avec une très grande
réputation. Plus tard, le duc jugea qu'une autorité
si excessive n'était plus nécessaire, parce qu'il
craignait qu'elle ne devienne haïssable ; il en
chargea un tribunal civil au milieu de la province
avec un président très excellent, où chaque cité
avait son avocat. Puis, sachant que les rigueurs
passées avaient engendré de la haine contre lui,
pour purger les coeurs des gens du peuple et se les
gagner tout à fait, il voulut montrer que si quelque
cruauté avait eu lieu, elle n'était pas venue de
lui, mais de l'âpre nature de son ministre. Ayant
saisi l'occasion à ce sujet, un matin à Cesena, il
le fit mettre en deux morceaux sur la place, avec un
billot de bois et un couteau sanglant à côté de
lui. La férocité de ce spectacle fit que les gens
du peuple demeurèrent à la fois satisfaits et
stupides.
- Le prince, Niccolo Machiavelli
Plus sinistre que ministre, Line-la-pas-fine s'éteint.
Morte la bête, mort le venin.
Morte la bête, mort le venin.
La ministre Line Beauchamps n'est plus. Beaucoup s'en réjouiront, y compris moi-même. Mais gagner une ronde n'est pas synonyme de victoire. Jean Charest soucieux de ses propres intérêts personnels, a simplement sacrifié une pièce importante de l'échiquier dans le but de sauver sa tête (considérant avec qui la ministre prend ses repas on peut parler d'une ouverture sicilienne). Beauchamps, qu'on pouvait pressentir comme étant le dauphin du premier ministre, a connu le même sort que Philippe Couillard, même si le coup ne semble pas être aussi prémédité. Le jusqu'au-boutisme de Jean Charest s'est soldé par l'échec, par l'impasse, et devant le désastre, quelqu'un devait en payer le prix pour satisfaire la base électorale du parti libéral. Dommage que le Canadien ait eu une aussi mauvaise saison, car les séries éliminatoires sont d'efficaces opiacés pour la conscience collective du peuple québécois. Jamais un pour être un martyr, le frisé a cédé la place à son bras droit, qui trouvera vraisemblablement de lucratives compensations dans le secteur privé. Le nouvel emploi de Line Beauchamps, comme celui de Lucien «filière gazière» Bouchard et de Philippe «médecine deux vitesses» Couillard, permettra peut-être de comprendre qui sont les intérêts pour lesquels la démissionnaire travaille réellement. De toute manière, avec une généreuse pension après seulement deux mandats, elle est loin d'être à plaindre.
Line Beauchamps, si personnellement identifiée à la crise étudiante, aura servit de bouc-émissaire et Jean Charest peut maintenant se laver les mains de l'intransigeance qu'il avait pourtant imposé. La nouvelle ministre de l'éducation, Michelle Courchesne pourra alors procéder avec une nouvelle approche, plus conciliante, et la responsabilité de la crise passera davantage sur le dos de Line Beauchamps. Avec la disparition de Line, l'électorat, dupe, croira que le maillon faible est parti et on se remettra à encenser de nouveau Jean Charest et ses «deux mains sur le volant».
Le peuple sera à la fois stupide et satisfait.
Le seul côté positif que je vois, c'est que l'entourage de Jean Charest se rétrécit comme une peau de chagrin à chaque fois que le premier ministre doit s'assurer de la longévité de sa propre carrière.
Par contre, les menaces de Line Beauchamps, qui promet d'être sur mon chemin avec l'omnipotence de l'abdication de tous ses pouvoirs politiques en tant que ministre et député, m'empêche vraiment de dormir la nuit...
Le seul côté positif que je vois, c'est que l'entourage de Jean Charest se rétrécit comme une peau de chagrin à chaque fois que le premier ministre doit s'assurer de la longévité de sa propre carrière.
Par contre, les menaces de Line Beauchamps, qui promet d'être sur mon chemin avec l'omnipotence de l'abdication de tous ses pouvoirs politiques en tant que ministre et député, m'empêche vraiment de dormir la nuit...