Friday, January 25, 2013

La fin d'Idle No More: Repli stratégique, Réflexion, Re-déploiement





Avec Theresa Spence qui met fin à sa grève de la faim, c'est le temps de mettre un terme à la campagne Idle No More et passer à autre chose. Le momentum est terminé. Par contre, il reste de nombreuses causes autochtones à défendre, il faut rester pro-autochtone, mais un repli stratégique s'impose, ce qui ne veut pas dire l'abandon, une réflexion quant aux moyens et aux objectifs doit être fait, dans le but de redéployer les militants quand un réel plan sera mis de l'avant.

Le mouvement Idle No More a raté sa cible de plusieurs manières. D'abord les organisateurs québécois étaient en mode réactif plutôt que proactif: on voulait suivre la vague, participer au grand hashtag (dièse) idlenomore, et occuper une tribune. On n'a pas constaté que twitter, c'était un outil de diffusion, pas un objectif en lui-même. On a enfreint la première règle de toute campagne de publicité massive au Québec, comme établie par le grand publiciste Jacques Bouchard, qu'une publicité québécoise doit être conçue et exprimer en français pour rejoindre les gens d'ici; à la place, le mouvement s'est contenté de prêcher à des gens déjà convertis. Le mouvement a voulu agir rapidement, un peu comme un joueur de soccer, étourdi par un ballon qui le frappe à la tête, le prend et courre de toutes ses forces vers son propre but avec 110% d'énergie: personne ne doutera de la motivation sincère du joueur, mais autant d'énergie qu'il puisse mettre, il reste qu'il ne fixe pas le bon objectif.

Sans objectif clair et compréhensible, le mouvement n'arrive pas à focaliser les efforts, et il n'y a pas que moi qui le dit: Stuard Miyow, du conseil traditionnel mohawk, déplorait la confusion dans les messages, même si, comme moi, il est pro-autochtone. Si pour les carrés rouges, l'opposition à la hausse des frais de scolarité était claire, pour le mouvement idle no more, il était très difficile de discerné une revendication claire. Theresa Spence? Les traités?

Un autre problème est l'absence de renouvèlement du discours autochtone. Je crois que les Autochtones doivent passer du stade "on revendique des choses" à "on peut contribuer de manière significative au développement du Québec". Il faut passer des éternelles demandes à celle de l'offre. Il ne fait aucun doutes que les cultures des 11 nations ont beaucoup à offrir au Québec. Après tout, sans Autochtones, le Québec n'aurait pas son propre nom.