Sunday, March 20, 2011

Portrait d'une pathologie mentale: le Réseau Liberté-Québec

Vu sur le mur de la page Facebook d'Éric Duhaime, (10 mars 2011), écrit par un de ses partisans:

«Il est franchement temps que les policiers de l'état du Wisconsin utilisent de vraies balles contre ces sales communistes à la con.»



Qui tacet consentire videtur
(Qui ne dit mot consent)

On ne peut certainement pas passer ce genre de commentaire sous silence.


RLQ: une nouvelle pathologie à répertorier?
Fondé en 2010, le Réseau «Libarté» Québec s'inscrit en continuité avec les groupes d'extrême-droite qui l'ont précédé, que ce soient le Tea Party (qui présentement soutient l'application d'une «loi martiale financière»), les Chemises brunes du Sturmabteilung (SA) ou les Chemises noires de Mussolini, dans la mesure où ces groupes cherchent d'abord à canaliser la grogne populaire résultant de l'incompétence gouvernementale, quelle soit celle de la république de Weimar ou celle du régime de Jean Charest, afin de subvertir cette colère et de la mettre au service d'un Establishment, qui derrière le rideau, tire les ficelles et profite de la misère même des masses. Les adhérants de ce réseau, en voulant se libérer, ne font en fait que se tirer dans le pied en servant en larbins les intérêts de ceux qui les exploitent, et ils le font avec enthousiasme; loin de moi l'idée de vouloir les en empêcher de se faire du mal (les pratiques sado-masochistes sont permises dans un contexte de consentement mutuel), mais le problème, c'est qu'on vit dans une société, et les actions de ces gens font beaucoup de dommages collatéraux sur l'ensemble population. Par exemple, couper dans les filets sociaux par «esprit d'efficience» entraîne, à moyen et à long termes, les effets contraires au but visé, celui de remettre les gens au travail (une situation que j'ai abordé dans l'article Charité bien ordonnée: État, fiscalité et justice sociale); augmenter les frais de scolarité selon le principe d'«utilisateur-payeur» ne tient pas compte des externalités positives, ce qui empêche un développement optimale de la qualité de la main-d'oeuvre du Québec (voir le texte MÉMO 1); privatiser la SAQ pour diminuer les coûts de l'alcool ne prend en compte les externalités négatives de consommation (voir le texte «Santé !»). En fait, rien de ce que le «gros bon sens» du RLQ propose ne fonctionne dans le monde réel, bien que les membres persistent du contraire, répétant sans cesse quelques talkings points imaginés par Fox News et l'IEDM, et dénonçant tous ceux qui disent le contraire de faire partie d'un vaste complot écolo-islamo-communiste et de pratiquer la pensée unique.

L'accusation de pensée unique est donc souvent utilisée pour fermer le débat, et, paradoxalement, pour imposer sa seule vision comme vraie, puisque toutes les autres sont « issues de la pensée unique ». Par exemple, comme le dit Jean-Paul Fitoussi :
  
«Il n’y a de pensée que dans la clarté, dans celle des idées, comme dans celle des convictions. Il faut que celles-ci soient fortes pour qu’un véritable débat intellectuel puisse avoir lieu. Afficher comme seul credo, son mépris pour la « pensée unique» — vocable péjoratif par excellence — constitue un alibi commode pour éviter le débat d’idées.»



Et puis le Montréal Campus rapporta les mots suivants de la part de Johanne Marcotte:


«Notre objectif est de pousser tous les partis déjà existants vers la droite afin d’arriver à une seule et unique vision du Québec

Beau programme, nullement en contradiction avec les accusations de pensée unique...

Parfois, on peut se demander, est-ce que être membre du RLQ peut être inscrit dans le DSM comme une pathologie, au même titre que la schizophrénie ou la bipolarité? Devant les symptomes apparents, on pourrait presque dire oui, mais je préfère scruter davantage afin de comprendre comment cette défaillance cérébrale se produit chez un sujet qui se croit pourtant sain d'esprit.



Le paradoxe du «groupe d'individualistes»


Le premier non-sens du RLQ, c'est d'abord de constater qu'il s'agit d'un «groupe d'individualistes». Un peu curieux et très contradictoire, mais pour des gens habitués à fonctionner en doublepensée, il n'y a rien de nouveau: pendant longtemps, il y a eu le Parti progressiste-conservateur du Canada (PC), même si le progressisme et le conservatisme sont des antonymes et que les deux termes combinés font autant de sens que des «machos-féministes» ou des «islamo-communistes». Mais bon, la fusion de l'Alliance Canadienne (successeur du Reform Party de Preston Manning) et du PC en 2003 a réglé toute confusion quand le nouveau parti, avec les couleurs de l'ancien, a pris le nom de Parti Conservateur du Canada, en mettant de côté les Red Tories, plus modérés, et en abandonnant toute référence au progressisme. Le choix du nom de ce nouveau parti s'est fait d'abord pour récupérer la valeur historique et symbolique de l'ancien parti pour son propre bénéfice, et probablement parce que l'acronyme du Conservative Reform Alliance Party donne «CRAP», ce qui signifie «merde» en anglais. Mais bon, la confusion dans la terminologie n'est pas l'apanage de la droite, surtout quand on regarde des pays qui ont l'expression «démocratique» dans leurs noms, comme la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) ou l'ancienne République démocratique allemande (RDA; Allemagne de l'Est). Le problème n'est pas tant dans la gauche ou la droite comme telles,  mais dans l'extrémisme. Comme disait Rudyard Kipling, «la première victime d'une guerre, c'est toujours la vérité», et dans le contexte d'une lutte antisyndicale acharnée au Québec et en Amérique du nord, on ne doit pas être de voir que les noms perdent leurs sens premiers et finissent par vouloir signifier de manière orwellienne exactement leurs contraires, comme un «réseau liberté» dont le but avoué est de mettre un terme aux mesures progressistes qui émancipent les moins nantis.

Mais bon, la question initiale reste: pourquoi des gens, supposément obsédés par la liberté individuelle (telle que conçue dans les délires d'Ayn Rand) et la désolidarisation  voudraient s'associer et se placer sous l'autorité d'une bannière commune? Pourquoi trouver une force dans le nombre si on veut se dissocier du groupe et poursuivre ses intérêts individuels? Comment un rassemblement de personnalités de type A arrive-t-il à fonctionner sans imploser?

La réponse est peut-être au Moyen Orient, cette région dont la population musulmane est tellement appréciée par Éric Duhaime. Pour résumer la logique du réseautage entre individualistes, un proverbe afghan dit: «Moi contre mon frère; moi et mon frère contre mon cousin; moi, mon frère et mon cousin contre l’étranger». Il s'agit ici d'une «mentalité de meute» permettant aux membres du RLQ de mettre temporairement de côté leurs différends personnels afin de combattre un ennemi commun, réel ou imaginaire Mais il ne s'agit pas de réelle solidarité; pour reprendre la citation de Lord Palmerston: «L'Angleterre n'a pas d'amis ou d'ennemis permanents, elle n'a que des intérêts permanents». Pour éviter que le groupe s'effrite à cause de luttes intestines, inévitables quand  on embrigade des gens sous la bannière du «me, myself and I», quatre faiblesses sont exploitées par les «alphas» de la meute afin de permettrent de tenir ce troupeau ensemble de manière durable: la haine, la peur, la paresse et l'appât du gain. Ensemble, ces quatre «cordes sensibles» animent le pantin qu'est le RLQ.



La première corde sensible: la haine


citation retrouvée sur le forum du RLQ: «Notre sang doit rester pur»

La haine, chez le sujet étudié, c'est celle pour tout ce qui est différent. En raison d'un orgueil démesuré ou (surtout) d'une surcompensentation pour un ego fragile facilement déstablisée, une personne peut parfois croire que ses origines, ses choix de vie, son orientation sexuelle, sa race, sa religion, sa ville... que chacunes  de ses appartenances sont la norme et que toute déviance est forcément mauvaise et donc inférieure. Mépriser l'autre renforce cet orgueil et évite une remise en question de soi-même. Résultat: on obtient une population ignorante, facilement manipulable par quelqu'un qui sait jouer sur ses cordes sensibles,  des gens qui vont aller à l'encontre de leurs réels intérêts simplement pour empêcher l'autre d'atteindre ses buts. Considérent que le mouvement libertairien est une plateforme crypto-fasciste qui attire toutes sortes de déviances et d'idéologies marginales (e.g.: monarchistes chrétiens,  racistes, homophobes, masculinistes, etc.), ce qui représente l'altérité pour un membre du RLQ revêt différentes formes.

Pour eux, cet autre peut être:

- Le Montréalais, par opposition à un résident de la ville de Québec
- Le Montréalais, par opposition à un résident du 450
- Le Montréalais, par opposition à un résident des régions
- L'immigré, par opposition au «pur laine»
- L'Autochtone, par opposition au «pur laine»
- Le noir, par opposition au blanc
- L'asiatique, par opposition au blanc
- Le cycliste en Bixi, par opposition à l'automobiliste
- L'homosexuel, par opposition à l'hétérosexuel
- La femme, par opposition à l'homme
- Le musulman, par opposition au catholique
- L'athée, par opposition au catholique
- Le gauchiste...
- Le «b.s.»...
- Le syndiqué...
- L'intellectuel...
- etc.

Une des principales sources de cette haine est d'abord ce qu'on peut qualifier de «délire d'élection», c'est-à-dire qu'une personne, pour se sentir «spéciale» (une forme de surcompensation) ou pour justifier un acte normalement jugé comme étant répréhensible par l'ensemble de la société (e.g. faire des commentaires racistes), considère qu'elle fait partie d'un «groupe d'élus», un in-group, distinct du reste de la population, le out-group. Les valeurs deviennent pour ces personnes des concepts assez relatifs, s'appliquant différemment aux personnes du in-group qu'à celles du out-group (éthique de fidélité au groupe), plutôt que de s'appliquer universellement à tous (éthique de pureté, basée sur des principes moraux universels). Un peu comme dans la pègre, où n'importe quelle personne ne faitsant pas partie du groupe est considérée «fair game» pour des tentatives de vol, d'extortion, etc. Ainsi, l'empathie et la réciprocité ne s'appliquent qu'aux gens faisant partie du groupe de référence de l'individu. Pour reprendre ce qu'a dit Gustave Gilbert, un psychologue militaire présent au procès de Nuremberg:

“In my work with the defendants (at the Nuremberg Trials 1945-1949) I was searching for the nature of evil and I now think I have come close to defining it. A lack of empathy. It’s the one characteristic that connects all the defendants, a genuine incapacity to feel with their fellow men.

Evil, I think, is the absence of empathy.”


Le lancement du RLQ est une façon de capitaliser sur ce mépris de l'autre, de créer un in-group, au sein duquel des individualistes se sentent «élus», arrivant alors à travailler collectivement ensemble pour tenter  d'endommager le tissu social du out-group qu'est l'ensemble de la société québécoise, riche en diversité. La cible la plus évidente de cette haine: Amir Khadir, souvent accusé sans fondements d'entretenir des liens avec des réseaux terroristes, notamment par Éric Duhaime et ses émules, simplement à cause de ses origines iraniennes. Il n'est pas, évidemment, la seule cible de la droite: dans le passé, CHOI-FM, véritable radio-poubelle, en a malmener bien d'autres. Cette station,  voulant fidéliser son auditoire en se constituant un in-group, les «X» (un mélange des segments de marché que sont la Génération X et les Angry White Males (AWM)) et en carburant à la colère et au dénigrement, a été par la suite accusée à de multiples reprises pour diffammation. Un des principaux responsables de ces démêlées judiciaires, Jeff Fillion, a quitté l'antenne de cette station en 2006, lançant un produit web de médiocrité similaire, RadioPirate, qui est davantage une aile médiatique du Réseau Liberté-Québec qu'un média authentique, considérant l'importance de la place occupée dans la programmation par les deux fondateurs de ce mouvemement, Éric Duhaime et Johanne Marcotte.

Sans verser dans la théorie du complot, on voit néanmoins émerger une sorte de système de clientélisme mafieux ou de «féodalité bâtarde», un système où chaque personne du in-group s'appuient mutuellement pour se maintenir dans une vision faussée du monde, complètement déconnectée du réel. Et comme le réel n'est pas aussi à droite qu'ils aimeraient le croire, ces gens doivent surmonter la dissonance cognitive à laquelle ils sont quotidiennement confrontés lorsqu'ils sont devant les faits objectifs (e.g.: le dossier des changements climatiques),  et ils le font en se répétant à eux-mêmes un message qui substitue la subjectivité d'un fait social à l'objectivité des faits concrets; ils font passer des énoncés normatifs pour positifs; ils font la promotion de l'antiscience (ce dérapage qu'est l'intrusion de la partisanerie dans le milieu scientifique a été abordé dans un texte précédent, Pour un mur de séparation entre la science et la politique). À ce compte-là, par la force du nombre et le son des bottes, aussi bien imposer une idée comme le créationnisme et replonger l'Occident dans l'obscurité du Moyen Age... À ce titre, la droite morale (à laquelle Éric Duhaime s'associe en reprenant le dossier du «War Christmas» à son compte et en martelant des préjugés islamophobes) a déjà commencé à faire des dégâts quand on regarde le délire qu'est Conservapedia, une imitation grotesque de Wikipedia.

Mais bon, comme tout le monde ne veut pas suivre la vague relquiste (le mouvement compte à peine quelques milliers membres, sans oublier que certaines personnes de calibre médiocre ont plusieurs comptes Facebook, gonflant artificiellement les rangs du groupe et agissant comme des sock puppets), toute opposition ou simple tentative de nuancer un message confus résulte la plupart de propos injurieux (et déconnectés de la réalité):

François E. Daigle a publié le 25 octobre 2010 à 14h35: Vous me faites vomir bande de gauchistes. Regardez où a mené votre beau système socialiste québecois... au bord du gouffre. Informez-vous de façon OBJECTIVE sur la droite avant de la détruire. Vous êtes des brainwashés aveuglés qui confondent plusieurs principes. Bonne chance gang de démagogue.  
Évidemment, il n'y a jamais eu de système socialiste au Québec (la brève tentative de sociale-démocratie du Parti Québecois n'a rien à avoir avec Hugo Chavez ou Fidel Castro, et encore moins Staline). Le bord du gouffre est le fameux «Bonhomme sept-heures» qu'est la dette de l'État québécois (à laquelle je reviendrai), un sujet à prendre au sérieux (comme un défi à relever), mais qui n'e doit pas être utilisé comme argument bidon et alarmiste, martelé ad nauseam à toutes les sauces, et ce peu importe le sujet. S'informer de manière «OBJECTIVE» est louable, mais quand la critique provient de partisans de Glenn Beck, Rush Limbaugh et autres imitations, on peut douter de ce que l'objectivité représente pour une telle personne. On semble souligner une menace imminente par l'expression «avant de la détruire [la droite]» alors que dans la réalité québécoise et canadienne, ce sont deux partis de droite qui dirigent (le PLQ et le Parti conservateur). «Brainwashés aveuglés» et «gang de démagogue»: on nage ici dans les accusations de pensée unique. Comme il a déjà été mentionné, l'accusation de pensée unique est donc souvent utilisée pour fermer le débat, et, paradoxalement, pour imposer sa seule vision comme vraie, puisque toutes les autres sont «issues de la pensée unique». L'échantillon présenté ici est représentatif de l'ensemble de commentaires que reçoivent les opposants du RLQ, mais certains sont davantage insultants.


Pour ma part, si j'ai souvent insulté les membres de ce groupe, c'est qu'à force de discuter dans le vide avec ces gens, à être catégorisé comme communiste totalitaire quand je suis social-démocrate, progressiste et néo-keynésien, de recevoir des coups comme un punching bag, on fini par perdre patience, à vouloir leur rendre monnaie de leur pièce, à riposter, et à le faire dans un langage qu'on est certain qu'ils puissent comprendre: le leur. La première salve n'a pas été la mienne et je ne serai pas le martyr de personne. Certains diront que c'est de s'abaisser au niveau (très bas) du RLQ de procéder par des attaques ad hominem, mais bon, comme j'ai déjà dit au début du texte, qui ne dit mot consent, et je ne veux certainement pas passer sous silence la propagande sectaire de ce mouvement.


La deuxième corde sensible: la peur

1. La peur de la dette

Propagande alarmiste émanant de l'IEDM

Exploitation des gaz schistes? Mais il faut payer la detttttte...
Hause des frais de scolarité? Le Québec est trop endetté... 
Privatiser Hydro-Québec? Oui, pour payer la dette !

La dette existe, c'est un défi à relever, mais elle ne doit pas être utilisée pour justifier des politiques d'austérité qui brutalisent les pauvres et les plus démunis, ainsi que pour servir de «panic button» quand les gens du RLQ sont à court d'arguments valides dans un débat (ce qui, généralement, ne prend pas de temps). La dette ne doit pas être un raccourci intellectuel, malhonnête, utilisée à toutes les sauces: chaque décision importante englobe une problématique beaucoup plus complexe que de simplement regarder les flux de trésorerie de l'État, et il faudrait être excessivement myope pour ne regarder que la dette. Si on  imagine un  charpentier qui ne se sert uniquement que de son marteau, peu importe la tâche à accomplir, on doute qu'il puisse bâtir à lui seul une maison en laissant de côté sa scie, son tournevis, son niveau, etc. Si on veut bâtir l'avenir du Québec, bien ce ne sera en martelant sans cesse le mot «dette» qu'on y arrivera. 

Il existe de nombreux mythes sur la dette. Dans un article intitulé Le mythe du Québec pauvre, Jacques Noël démystifie plusieurs notions se rapportant à la dette du Québec:

«D’abord la dette brute du Gouvernement est de 160 milliards et la dette nette, une fois qu’on a enlevé les actifs, d’à peine 107 milliards. Sur un PIB rendu à 318G, il n’y a rien pour écrire à sa mère.

 Ensuite, faut savoir que la dette québécoise tient compte de l’engagement pour les fonds de pension, ce que ne font pas les autres pays de l’OCDE. On estime cet engagement à 40% pour le Québec !!! 40% de la dette actuelle est une dette qui n’existe pas présentement, c’est une dette à venir ! Donc, la dette actuelle du Québec, c’est une grosse farce. L’histoire s’arrête là.

Alors, pour vraiment faire peur au monde, on est parti de la "brute". On a n’a pas tenu compte des actifs, qui l’aurait abaissé de 53G, mais on a tenu compte de l’engagement dans les fonds de pensions qui la gonfle de 40%, puis on a ajouté le "périmètre comptable" du Gouvernement et j’ai nommé Hydro-Québec, qui a une dette de 36G, les villes 20G, les réseaux de la Santé et de l’Éducation 1G, ainsi que les autres entreprises du gouvernement, 700 millions. Total de l’opération : 218G, on est rendu à 72,6% du PIB du Québec.

Mais ce n’était pas encore assez pour arriver au 5e rang mondial. Alors on a ajouté la cerise sur le gâteau : notre portion de la dette du Fédéral. Mais pas n’importe quelle portion : la grosse, Raymond ! Celle basée sur le poids démographique du Québec (24%) plutôt que sur la valeur des actifs fédéraux au Québec, estimés en 1990 à 18,5% par Bélanger-Campeau, et sans doute tombés aujourd’hui à 15%. Comme la dette du Fédéral est de 500G, chaque point qu’on ajoute c’est 5G de plus que le Québec hérite.

Résultat, le Québec a une dette équivalent à 94,5% de son PIB, ce qui le place au 5e rang mondial, toujours selon notre Raymond. L’opération a réussi.»






Mais bon, si on reconnaît tout de même le besoin de réduire les dépenses gouvernementales et de rembourser la dette, on peut aboutir à trois suggestions permettant faire des économies: (1) réduire la taille de l'armée canadienne et les dépenses militaires; (2) abolir la monarchie et éliminer les dépenses protocolaires de la reine, du gouverneur-général et des lieutenants-gouverneurs; et (3) éliminer entièrement le pallier d'administration fédéral en faisant la souveraineté du Québec.


Quelle sera la réaction du RLQ? Étrangement, ils seront contre. D'abord, ils n'arrivent pas à comprendre que l'armée, c'est aussi du «Big Government»; souvent, ils appuient de coûteuses missions à l'étranger sous le prétexte de la lutte au terrorisme et, comble du paradoxe, acceptent un empiètrement accru de l'État dans nos vies privées et de nos libertés civiles au nom de la sécurité nationale. Après tout, se disent-ils, ce ne sont que les «mauvais» musulmans qui sont concernés et la «machine», une fois en marche,  ne se retournera pas contre eux... Pour reprendre Martin Niemöller:

First They came... 

First they came for the communists,
and I didn't speak out because I wasn't a communist.

Then they came for the trade unionists,
and I didn't speak out because I wasn't a trade unionist.

Then they came for the Jews,
and I didn't speak out because I wasn't a Jew.

Then they came for me
and there was no one left to speak out for me. 




D'autre part, si le Réseau «Libarté» prétend être minarchiste, il doit y avoir de la confusion dans ses rangs, parce qu'on y retrouve aussi des monarchistes, dont Roy Eappen: pourtant, l'institutionnalisation de l'inégalité entre citoyens par le biais de titres de noblesse va dans le sens contraire d'une démocratie et de libertés accrues. C'est assez curieux que ce mouvement ait des sympathies pour le Tea Party américain (et des liens), considérant que le symbole du Boston Tea Party est celui d'une lutte contre le roi dément George III, alors que Roy Eappen et  ses disciples défendent les intérêts des héritiers de ce monarque, ce qui est complètement aux antipodes du sens premier de la révolte américaine. Aussi, il faut comprendre que le RLQ est une manoeuvre fédéraste pour attaquer le camp indépendantiste en évacuant complètement l'option de la souveraineté du débat politique, qu'on réaligne dans un débat gauche-droite. En bout de ligne, le RLQ ne veut pas tant réduire les dépenses gouvernementales, augmenter l'efficience de l'État et combattre la croissance de la dette que de couper dans les programmes que ses membres n'aiment pas (e.g.: universalité de la santé, filets sociaux) et maintenir ceux qu'ils veulent (e.g.: armée, monarchie): l'urgence de la dette n'est alors que poudre aux yeux, et non un réel souci d'efficience économique. La dette, le RLQ ne veut pas vraiment la régler: c'est une corde sensible qu'on agite pour faire peur et créer du consentement envers des politiques qui seraient autrement impopulaires, voire inacceptables.


2. La peur de l'autre

Fear is the path to the dark side. Fear leads to anger. Anger leads to hate. Hate leads to suffering.
(Yoda) 

Intimement liée à la haine, la peur c'est aussi celle de l'autre. Cette corde sensible est agitée par la droite dans nombre dossiers pour extraire des masses un consentement à exercer de la brutalité contre un groupe jugé «indésirable»: l'immigrant «voleur de job», le gay «destructeur de l'institution du mariage», le musulman «terroriste», la féministe «qui ne connaît pas sa place», etc. Bien que farouchement fédéralistes (malgré qu'ils évacuent la question d'indépendance de leur discours officiel), les gens du RLQ utilisent la peur notamment dans la dossier de la question identitaire québécoise dans le but d'amener des dérapages intentionnels qui font avancer leurs agendas réactionnaires et consolident leur base politique (wedge politics). À titre d'exemple, Éric Duhaime a repris (de façon  peu subtile...) la trame narrative de Fox News selon laquelle il y aurait au Québec une «guerre contre Noël» (War on Christmas) à cause notamment des immigrants provenant de milieux religieux différents, et ce malgré que Noël demeure la fête commerciale la plus largement répandue et célébrée au Québec, sans oublier que le fameux sapin de Noël qu'on considère «traditionnellement québécois» est en fait un apport d'immigrants allemands. Ailleurs, d'autres groupes réactionnaires tentent de manière similaire à capitaliser sur des débats comme le maintien du crucifix à l'Assemblée nationale (favoriser une religion par rapport aux autres est pourtant incompatible avec un gouvernment se voulant laïc) et de la prière aux conseils municipaux (idem). Cette peur identitaire s'alimente de la confusion fréquente qu'une personne peut avoir entre ses appartenances multiples et son identité propre; l'auteur Amin Maalouf amène des éclaircissements sur la question de l'identité: 



 Extrait de «Les identités meurtrières» d’Amin Maalouf (p.16-21):

Sur ce qu’il est convenu d’appeler une «pièce d’identité», on trouve nom, prénom, date et lieu de naissance, photo, énumération de certains traits physiques, signature, parfois aussi l’empreinte digitale – toute une panoplie d’indices démontrer, sans confusion possible, que le porteur de ce document est Untel, et qu’il n’existe pas, parmi les milliards d’autres humains, une seule personne avec laquelle on puisse le confondre, fût-ce son sosie ou son frère jumeau.

Mon identité, c’est ce qui fait que je ne suis identique à aucune autre personne.

Défini ainsi, le mot identité est une notion relativement précise et qui ne devrait pas prêter à confusion. A-t-on vraiment besoin de longues démonstrations pour établir qu’il n’existe pas et ne peut exister deux êtres identiques?

[...]

L’identité de chaque personne est constituée d’une foule d’éléments qui ne se limitent évidemment pas à ceux qui figurent sur les registres officiels. Il y a, bien sûr, pour la grande majorité des gens, l’appartenance à une tradition religieuse; à une nationalité, parfois deux; à un groupe ethnique ou linguistique; à une famille plus ou moins élargie; à une profession; à une institution; à un certain milieu social… Mais la liste est bien plus longue encore, virtuellement illimitée: on peut ressentir une appartenance plus ou moins forte à une province, à un village, à un quartier, à un clan, à une équipe sportive professionnelle, à une bande d’amis, à un syndicat, à une entreprise, à un parti, à une association, à une paroisse, à une communauté de personnes ayant les mêmes passions, les mêmes préférences sexuelles, les mêmes handicaps physiques, ou qui sont confrontées aux mêmes nuisances.

Toutes ces appartenances n’ont évidemment pas la même importance, en tout cas pas au même moment.

[...]

Si chacun de ces éléments peut se rencontrer chez un grand nombre d’individus, jamais on ne retrouve la même combinaison chez deux personnes différentes, et c’est justement cela qui fait la richesse de chacun, sa valeur propre, c’est ce qui fait que tout être est singulier et potentiellement irremplaçable.

[...]

À toutes les époques, il s’est trouvé des gens pour considérer qu’il y avait une seule appartenance majeure, tellement supérieure aux autres en toutes circonstances qu’on pouvait légitimement l’appeler «identité». 





À force de faire du wedge politics pour consolider sa base de pouvoir, la droite extrémiste a des effets négatifs sur l'ensemble de la société. Dans un passé récent, on n'a qu'à regarder l'éclatement de la Yougoslavie: durant cette une période, des communautés vivant paisiblement ensembles se sont  pourtant affrontées sur des bases ethniques et religieuses, alors que ces appartenances étaient auparavant de moindre importance comparativement à l'appartenance yougoslave commune de l'époque. Sans dire que le RLQ va plonger le Québec dans une guerre civile (la population est homogène à 80%), néanmoins les propos tenus par ce groupe et son gourou Duhaime ciblent notamment les citoyens musulmans, qu'ils tentent de transformer en citoyen de seconde classe, en raison des liens supposés avec le terrorisme (un préjugé à caractère religieux); pourtant on ne fait pas la même chose avec la communauté italienne, parmi laquelle quelques éléments marginaux sont membres de la mafia, parce que ce serait considéré (avec raison) comme étant un préjugé à caractère ethnique. Deux poids, deux mesures. Quand les lois deviennent différentes pour certains, elles ne protègent alors personne. Logiquement, il faut lutter contre la montée de l'intolérance non seulement pour protéger les intérêts d'une minorité à laquelle on n'est pas soi-même rattaché, mais par simple principe de solidarité entre citoyens.





3. La mentalité d'assiégé

«Chez nous, c’est le RLQ qui dit ça de tout le monde qui n’est pas adhérent ou sympathisant à leur rassemblement. Et le pire, c’est que ça marche… La technique est éprouvée : la peur, la démagogie, une manière de manipuler le contenant de l’information et d’en modifier, tout simplement, les contenus. Une manière pourtant bien communiste : celle des propagandistes soviétiques du début du 20e siècle

Pensée mondiale, Michel Vézina




Avec nous ou contre nous: la mentalité d'assiégé





Un autre concept rattaché au levier de la peur est celui de la mentalité d'assiégé (siege mentality). Comme on l'a déjà dit précédemment, pour maintenir sa cohésion le RLQ fonctionne selon la logique afghane suivante: «Moi contre mon frère; moi et mon frère contre mon cousin; moi, mon frère et mon cousin contre l’étranger». Les membres appartenant à la base de ce mouvement ont souvent des capacités limitées de conceptualisation et ils ont donc une perception manichéenne du monde (ce qui n'est toutefois pas un phénomène exclusif à la droite); ils s'imaginent alors que leurs adversaires (réels et imaginaires) fonctionnent aussi selon cette logique de «meute»: ils font sur eux ce qu'on appelle en psychanalyse de la projection. Ainsi, parce qu'ils sont tous contre eux, les musulmans, les écolos et les communistes font tous partie d'un vaste complot visant à nuire aux «vrais Québécois» de la droite.

Une vision manichéenne du monde.
Comme j'ai déjà dit auparavant, la principale source de ce problème de mentalité d'assiégé est l'influence du paradigme judéo-chrétien dans la société québécoise, dont l'impact se remarque même chez les gens qui ne sont pas religieux. Essentiellement dans ce paradigme, l'être humain est à la base bon (paradis), son environnement le corrompt (péché originel) et le monde dans lequel on vit est pourri (expulsion du paradis), tout ça étant la faute d'un méchant (Lucifer); mais un jour (messianisme) on pourra changer les choses, détruire le système actuel (apocalypse) et amener un meilleur monde pour toujours (paradis sur terre). Conceptuellement c'est simple: il y a les bons et les méchants, Dieu et le diable. Malheureusement, ça laisse peu de place à la nuance. Dans une version gauchiste de cette mentalité, on dirait que l'être humain est à la base bon, son environnement le corrompt et le monde dans lequel on vit est pourri, tout ça étant la faute des méchants capitalistes; mais un jour on pourra changer les choses, détruire le système actuel par la révolution et amener un meilleur monde pour toujours.  Le contenu est le même, il y a maintien d'un dualisme, dans ce cas-ci capitalisme versus prolétariat. Dans la version du RLQ, on présente un passé n'ayant jamais réellement existé, un paradis perdu  duplessiste qu'auraient corrompu l'État et les syndicats (les démons pour la droite) en «souillant la culture québécoise» (ce sont leurs mots) lors de la Révolution tranquille; mais un jour, en joignant à la secte relquiste, les Québécois pourront retrouver ce «bonheur d'antan» quand on aura mis, comme Pétain, «la hache dans l'État» (encore une fois, ce sont eux qui le disent).

Ce que racontre le paradigme judéo-chrétien, peu importe la version, c'est: quand j'étais jeune, tout était mieux, parce que je voyais tout pour la première fois (enfance/paradis), mais les choses ont changées à l'adolescence (éveil/péché originel, d'où le rôle d'une femme comme «initiatrice» à cet éveil) et le monde dans lequel on vit est pourri (vie adulte), tout ça étant la faute de pressions extérieures (les responsabilités); mais un jour (espoir) on pourra changer les choses, détruire le système actuel (libération des obligations) et amener un meilleur monde pour toujours (nostalgie). Ce système de penser a tendance à se développer intuitivement, et est encouragé par plusieurs éléments de la société, qu'ils soient religieux ou non.

Comparativement, plusieurs religions et les philosphies asiatiques comme le taoïsme ont le net avantage de ne pas proposer une vision dualiste, mais un système dans lequel il y a une multiplicité d'éléments et de forces en jeu qui s'équilibrent. Même le yin et yang sont perçus comme deux forces complémentaires oeuvrant en équilibre, tandis que les mentalités émanant du paradigme judéo-chrétien tiennent absolument à la domination et le triomphe éternel d'une force au-dessus de l'autre.

Image extraite de L'Illusion Tranquille
Le problème de la mentalité d'assiégié et la perception dualiste du monde, c'est qu'en divisant tout en deux camps, ce qui est «bon» (éléments auxquels on se rallie) et ce qui «mauvais» (éléments méconnus et/ou pas appréciés), on se retrouve à craindre et rejeter tout ce qui n'est pas conforme avec nos propres préférences, ce qui diminue considérablement le potentiel qu'auraient les Québécois à créer et à innover, parce que ce n'est pas en restant dans son «zone de confort» qu'on peut grandir en tant que peuple. Cet impact négatif se fait sentir dans le milieu des arts, certes, mais aussi dans les milieux scientifiques et économiques: en se repliant sur soi, on devient moins aptes à des prendre des risques calculés et à emprunter aux autres cultures des solutions gagnantes, qui à première vue peuvent paraître étranges. Conscients qu'ils dirigent un groupe réactionnaire, les marionnettistes du RLQ ont eu recours à la projection en accusant leurs détracteurs de repli sur soi, notamment en parlant boîteusement d'un «Québecum» qui agit comme un «village gaulois anglophobe» dans le navet qu'est L'Illusion tranquille, afin de faire porter à d'autres le chapeau de la mentalité d'assiégé, tout en promouvant cette mentalité auxsein de leurs propres troupes, en désignant comme l'autre et en les assimilant à une seule entité diabolique les membres de divers groupes, que ce soit les musulmans, les syndicalistes, les progressistes, les intellectuels, etc. Chose à noter, on oublie dans cette caricature vaseuse que  dans la bande dessinée d'Astérix, ce sont les camps romains qui ont des noms latins, le village gaulois replié sur lui-même n'ayant tout simplement pas de nom.


Il y a de la place au Québec pour une certaine droite, notamment ce qui constitue authentiquement un mouvement de centre-droite valorisant l'entrepreneuriat et la recherche d'efficience. Par contre, le RLQ est un boulet extrémiste et réactionnaire que la société québécoise traîne, et le mieux serait de marginaliser et de ridiculiser ce groupe (personne ne parle de le bannir ou de placer sous interdiction) en raison de ses idées inacceptables et dommageables pour le Québec sur plan économique autant que social.



La troisième corde sensible: la paresse

Les membres du RLQ ont  un discours simpliste à outrance.

1. La paresse intellectuelle

La première sorte de paresse qui est évidente chez les membres du RLQ est la paresse intellectuelle. D'abord, bon nombre de membres ne se limitent qu'à la vision dualiste précedemment mentionnée, ne cherchant pas à comprendre un phénomène avec un niveau d'analyse supérieur. Pour eux, il n'y a pas de nuance entre social-démocrat et communiste: si on adhère à quelques idées gauchistes comme l'universalité des soins de santé, on est forcément un dévôt de Staline. On pourrait me reprocher la même chose lorsque je qualifie le RLQ de Chemises brunes, mais tenez compte que Johanne Marcotte se désigne elle-même comme étant «plus à droite que Harper» et si on établit que le Parti conservateur dans son incarnation actuelle est à de la droite (les Red Tories forment le centre-droite), bien au-delà de ce seuil il n'y a pas grand-chose d'autre que de l'extrémisme; on n'a qu'à substituer «juif» à «musulman» dans les discours d'Éric Duhaime pour que la couleur marron de sa chemise devienne apparente. En ayant de faibles capacités à conceptualiser et en ayant peu de motivation intrinsèque à le faire, certains membres du RLQ préfèrent s'en tenir au «prêt-à-penser» que manufacture l'IEDM et que distribue le Réseau «Libarté» et ses médias-poubelles affiliés.



2. La déresponsabilisation des membres

Dans un texte précédent, Mettre ses culottes., j'ai déjà abordé le comportement plutôt infantile de gens qui se déresponsabilisent de leurs devoirs de citoyen en suivant un chef charismatique. Évidemment, ce qui passe pour du charisme au RLQ laisse à désirer quand on regarde (le très drabe) Éric Duhaime et (l'inculte) Johanne Marcotte.
[à compléter]

La quatrième corde sensible: L'appât du gain

1. Les carriéristes et les opportunistes

Simplement dit, quand d'anciens conseillers de l'ADQ mènent ce parti de l'opposition officielle à la débâcle complète, ces derniers doivent se créer de nouvelles opportunités de carrières en s'inspirant le succès du Tea Party américain. En fondant un mouvement qui n'aura jamais à subir le verdict d'une élection mettant leurs sièges en jeu, Marcotte, Duhaime et les autres naufragés se développent une clientèle fidélisée qu'ils pourront ensuite mettre au service de groupes (IEDM, Fraser Institute) et de partis  (PCC, ADQ) partageant des mêmes objectifs. Le fait d'avoir cette clientèle permet aussi aux chefs de ce mouvement de profiter d'une certaine légitimité leur donnant tribune dans les médias (c'est-à-dire ceux qui ne sont pas déjà sous l'influence peu subtile de leurs commanditaires).

[à compléter]

2. Le «Me, myself and I» et les économies de bouts de chandelles

[à compléter]


Bilan

Malgré tout le dédain que j'ai pour ce groupe, je ne peux considérer le RLQ comme étant une maladie mentale proprement dite, mais par contre je considère que ce lobby populiste est à la fois un vecteur et un symptome de plusieurs désordres mentaux.

Heureusement, il y a un remède: on peut tous démissionner de ce groupe (bien que c'est comme la cigarette, l'idéal, c'est de ne jamais commencer).

De plus, le nombre de «contagions» semblent avoir plafonné quelques mois après la fondation du groupe, stagnant à environ 4000 partisans répertoriés sur Facebook, dont 800 officiellement inscrits dans le RLQ et environ 400 parmi ceux-ci qui prennent part aux conférences (ce nombre semble avoir resté pratiquemment le même d'une conférence à l'autre).

Autre remarque, il semble que dans une population plus large, ce symptome se manifeste, puis s'absente périodiquemment, selon les humeurs de la plèbe: une minute celle-ci manifeste contre le gouvernement en tant que «col rouge» surtaxé, et l'autre elle exige un financement public d'un colisée (dans un secteur étant normalement le domaine du secteur privé), peu importe si c'est contradictoire. Cette même foule capricieuse qui appuie momentanément Harper sous l'effet d'un «vent de conservatisme» peut faire la girouette et soutenir la «vague orange» du NPD...

[à compléter]
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Images (domaine public):
Cerveau: http://en.wikipedia.org/wiki/File:Tumor_BrainstemGlioma2.JPG
Ange:   http://en.wikipedia.org/wiki/File:Guido_Reni_031.jpg